Les autres composantes de ces politiques sont les privatisations de toutes les activités, la dérèglementation sociale, la dérégulation financière et la régionalisation au niveau de chaque Etat et au niveau de chaque continent (Exemple de l’Union Européenne).
Tous les volets de ces politiques ont comme origine la priorité donnée à l’amélioration de la compétitivité des entreprises privées par la baisse du coût du travail.
Cette priorité donnée à la compétitivité c’est à dire au rendement du capital, ou autre formulation à la « profitabilité » (calculée comme étant le ratio Marge/Chiffre d’affaires), définit nettement la période dite de la mondialisation.
Celle-ci a été initiée par la déclaration du président Richard Nixon du 15 Août 1971 sur la non convertibilité du dollar en or, un ensemble de mesures protectionnistes et l’appel à tous les pays pour le partage de ce que l’impérialisme nord-américain appelle le « fardeau de la liberté ».
Elle a pris son ampleur, comme nous pouvons tous le constater, à l’échelle internationale au début des années 80 et a connu une accélération à partir de 1995.
Comme déclaré par le milliardaire américain Warren Buffet « Il se mène une guerre, une guerre de classe et nous sommes en train de la gagner ».
Cette guerre, toute entière dirigée pour la baisse du coût du travail, provoque et tente d’imposer la dislocation de tous les obstacles à l’amélioration des marges des entreprises privées.
Tous les obstacles, tous les freins, toutes les restrictions à la préservation de la marge, c’est-à-dire au profit, doivent être balayés.
Sont visée toutes les règlementations sociales, professionnelles, financières, juridiques et nationales. Sont menacés toutes les institutions qui, peu ou prou, soustraient ce qui relève d’elles du marché mondial, au premier rang desquelles figurent les nations.
Doivent disparaitre ou se soumettre tous ceux qui défendent les règlementations protectrices et notamment tous les groupements agissant, en particulier les syndicats que « nous devons traverser comme nous traversons les frontières » (extrait du discours de M Jack Welch, PDG de Général Electric, de 1984).
L’histoire récente et très récente montrent qu’il n’y a plus de zone protégée ni de valeur supérieure à l’avidité des détenteurs de capitaux.
- INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES
Population des USA (en millions) |
Total: 325 |
Hommes: 160,5 |
Femmes: 164,6 |
Chômeurs (en millions) |
5,12 selon le bureau de la statistique (BLS) du département du travail. Le BLS défini une « population civile non institutionnelle » égale à la population âgée de moins de 16 ans et qui n'est ni en prison, ni hospitalisé, ni en Retraite 8,029 de chômeurs, 149 en emploi pour une population en âge de travailler de 251,096 17,44 de chômeurs réels. |
Indicateurs
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Année 2010 | Année 2015 |
Part du revenu total des Etats unis possédée par les 3 % des plus riches | 28 % | 31 % |
Le 1 % le plus riche de la population possède |
1/3 de la richesse nationale
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Ce 1 % s’est approprié | 65 % de l’augmentation du revenu national | |
Salaires entre 2000 et 2010 + 5 %
Productivité entre 2000 et 2010 + 25 %
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Nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire (SNAP)
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En 1990 20 millions de personnes |
En 2015 47 millions de personnes |
Budget total aide alimentaire annuelle |
En 1972 250 millions de dollars |
En 2012 68 Milliards de dollars
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Logement | En 1999, pour le seul mois de décembre 400 000 avis de saisies |
2. ETAT GENERAL DES INFRASTRUCTURES NORD-AMERICAINES
L’état général des infrastructures nord-américaines donne lieu, depuis 1988, à un rapport annuel établi par l’ASCE, American Society of civil Engeneers, (société américaine de génie civil représentant 140 000 ingénieurs).
Voici des extraits de celui de 2013.
2.1 Etat général : L’ASCE a défini une échelle de diagnostic. Elle va de A à F et correspond à A parfait ; B Bon ; C Médiocre ; D Mauvais ; F Dangereux et à chacun de ces états correspondent trois niveaux par exemple (A+, A, A-).
En moyenne, l’ensemble des infrastructures des USA est passé entre 1992 ET 2013, du niveau C au niveau D.
Ce niveau (Mauvais) signifie que beaucoup d’éléments comportent des risques élevés de cassure, et beaucoup sont en fin de vie. Nous avons ici une conséquence forte du désengagement de l’Etat dans les domaines des équipements publics, autre caractéristique de la mondialisation.
2.2 TRANSPORTS
- Aviation : 3 300 aéroports dont 500 significatifs, 220 000 avions dont 7 200 gros porteurs, 778 millions de passagers et 343 millions de vols avec une progression en 10 ans (2 000/2011) de 33 millions de vols
- Voies ferrées : 256 000 km de voies avec 76 000 ponts ferroviaires, 800 tunnels. En 2012 a été atteint le record historique de 31 millions de passagers soit le double du niveau atteint en 2 000.
- Routes : 6,5 millions de km de routes avec 32 % des routes majeures sont en mauvais état
- Ponts : 607 000 ponts de 42 ans d’âge moyen. 11 % d’entre eux sont déficients…mais toujours en service.
- Canaux : 19 000 km de voies navigables ayant charrié l’équivalent de 51 millions de voyages de camions. Aucune amélioration depuis les années 50, la moitié des 200 écluses ont plus de 50 ans. En 2012, 90 % des écluses ont connu des problèmes nécessitant l’interruption du trafic
- Transports en commun : 45 % des américains n’ont pas accès aux transports en commun
2.3 EAU
Eau potable : 1,6 millions de Km de canalisations principales dans 170 000 réseaux d’eau potable. Ce réseau a subi en moyenne annuelle (Les dernier chiffres sont de 2013) 240 000 ruptures majeures de conduites. La majorité de ce réseau est en fin de vie.
Eaux usées
1,2 millions de Km de canalisations principales d’égouts. La majorité de ce réseau est en fin de vie, y compris les 15 000 stations d’épuration traitant 3 milliards de m3 d’eaux usées par an.
Analyse 2009 de 16 % des cours d’eau américains | |
36 % impropres | A la vie des poissons |
28 % impropres | A la baignade |
18 % impropres | A l’alimentation en eau |
10 % impropres | A l’utilisation agricole |
650 000 km de lignes électriques dont les plus anciennes datent de 1880. Le nombre de coupures majeures est passé de 76 en 2007 à 307 en 2011. Concernant le transport d’énergie, s’y rajoutent 250 000 km d’oléoducs et 2 500 000 km de conduites de gaz.
Barrages : 84 000 barrages de 52 ans d’âge moyen et dont 4 000 sont dans un état médiocre. En 2020, 70 % des barrages auront plus de 50 ans.
Digues : 160 000 km de digues protègent des millions de personnes. Plus de 50 ans d’âge moyen. L’état des lieux est à ce jour :
Acceptable | 8 % |
Acceptabilité minimale | 70 % |
Inacceptables | 22 % |
Ports : 300 commerciaux pour 2,3 milliards de tonnes de fret et 600 petits ports, 40 000 navires commerciaux. Au total 70 % du volume des importations américaines passent par les ports. Dans l’échelle de mesure de l’état des infrastructures (de A à F) les ports sont en moyenne au niveau C, c’est-à-dire état médiocre nécessitant un suivi et montrant des signes de détérioration.
2.4 DECHETS
Déchets solides : 250 millions de tonnes d’ordures ménagères générées par an (stabilité du niveau par habitant depuis 20 ans), dont 85 millions sont recyclées ou transformées en compost.
Déchets dangereux : 35 millions de tonnes produites par an. 425 000 sites industriels désaffectés sur 20 000 Km2 attendent d’être nettoyés dont 1 300 hautement prioritaires.
3. La loi Glass-Stegali, loi dite de séparation des banques d’affaires et de dépôt, a été adoptée en 1933 par Roosevelt et abrogée en 1999 par Bill Clinton.